Mardi 12.03 / Dernières explorations ...

Les matins se suivent, mais ne se ressemblent pas, si ce n’est que le temps est une nouvelle fois splendide. On parle bien du soleil et pas de la température, puisque celle-ci est quand même toujours au-dessous de zéro. Nous avons notre assurance soleil avec nous, soit Jean-Claude, mon papa, qui a quasiment toujours du beau temps quand il est en vacances ... Du coup, tous les matins on le remercie vivement de nous avoir commandé ce temps si clément (même les guides et la cheffe d’expédition n’en reviennent pas). Cela risque quand même de changer ces prochains jours et on nous annonce donc une remontée un peu plus vite que prévu pour nous éviter la tempête et un passage du Drake affreux.

Bref, ce matin donc, une petite sortie dans une baie pour voir une épave de baleinier, qui est là depuis 1915, et qui s’est échouée après avoir pris feu (le bateau transportait de l’huile de baleine en quantité énorme, pour en faire des explosifs qui servaient à fabriquer des explosifs (une chandelle serait tombée et aurait mis le feu au bateau, moche pour eux, mais providentiel pour les cétacés -> il n’y a heureusement pas eu de victimes).

Après avoir vu et tourné autour de l’épave, nous voilà positionnés à la recherche des baleines qui sont dans les environs. Déjà tôt ce matin, beaucoup d’entre nous en ont aperçus depuis le bateau. Nous voilà ainsi à l’affût de leurs souffles au-dessus des flots ... pas facile. Steph en verra une première qui dort et se laisse porter tranquillement en soufflant régulièrement. On ne voit qu’une partie de son dos. Puis on se déplace de nouveau de l’autre côté de la baie, et là, nous avons à nouveau la chance d’en croiser une. Celle-ci est active et occupée à se nourrir de krills. Quel spectacle elle nous offre. On voit son dos, sa bouche, mais avec la distance, difficile de la pendre en photo. Puis elle plonge et nous montre sa queue. C’est juste impressionnant, un grand moment. Le show se répète et se répète à une centaine de mètres, cela n’en finit plus ... sauf qu’on doit rentrer parce que papi doit aller faire pipi ...🥴🥴

Après le repas de 12h, nous ressortons en zodiaque. Nolwenn nous pilote et nous laisse le choix de notre (dernière) croisière. Au scrutin, nous décidons de chasser la baleine. On en voit au loin et notre pilote nous emmène sur place. Il éteint le moteur et se positionne doucement. Nous n’attendons pas longtemps avant d’en apercevoir trois, peut-être même quatre, une ou deux mères et deux petits ... Elles passent à une vingtaine de mètres au maximum, elles sont en train de se nourrir, plongent, puis remontent et ouvrent la bouche pour avaler le krill. On les voit super bien et nous pouvons les photographier à souhait. C’est juste énorme, elles sont juste énormes. Et c’est un festival. Elles passent entre nos deux zodiaques, mais assez profond, donc on ne peut pas les apercevoir et elles ressortent à quelques mètres devant nos embarcations. Nous sommes à l’affût, mais il est impossible de savoir où elles apparaissent. Cette fois, je peux me rendre compte du gigantisme de l’animal et du sentiment d’être minuscule. Elles ne sont absolument pas dérangées par notre présence et gardent quelques distances avec nos embarcations. C’est un animal spectaculaire.

Wouuuuuuuuuuaaaaaaaaaah, on en a des frissons dans le dos.

On ne le sait pas encore, mais ce sera notre dernière sortie en zodiaque (sans regrets puisque nous avons pu faire des sorties tous les jours). Un dernier accostage à terre au milieu de très élégants manchots noirs et blancs et nous voilà de retour au bateau (un peu secoué en zodiaque par les vagues soulevées par le vent qui forcit). Direction le Drake en passant par les îles Shetland. On nous organise sur le pont un toast pour notre départ de l’Antarctique, tous ensemble pour la photo de tous les participants. Le sourire est sur les visages de chacun de nous. C’est l’effervescence, tout le monde y va de ses photos, selfies avec les dernières vues en arrière-plan de ce magnifique continent. Steph et moi aussi d’ailleurs, nous sommes prêts à appuyer sur le bouton du série quand à côté de nous, quelqu’un hurle “Whale” ... Le temps de nous retourner et le long du bateau, très près, on découvre une baleine en plein saut ! Très rare en général et surtout en cette saison, c’est juste énorme. Nous sommes subjugués ! Elle poursuit sa route en sens inverse du bateau et va sauter encore dix fois sous les “olé” des passagers qui n’en croient pas leurs yeux. Un miracle, nous avons sincèrement l’impression qu’elle nous dit “au revoir” ! Nous n’avons pas réussi à la prendre en photo, empêrtrés dans notre mode selfie ... par contre un voisin l’a filmée (il faudra attendre notre retour, parce que nous n’arrivons pas à mettre de vidéo sur le blog 😢😢, bonne occasion pour se voir et partager d’autres souvenirs de ce fabuleux voyage).

Mercredi 13.03 / Shetland Island

A notre réveil, le temps a un peu changé, c’est très venteux. Notre cheffe d’expédition, Laurie, essaye vainement de trouver un site sur lequel on pourrait faire un débarquement, mais impossible, soit le navire n’arrive pas à jeter l’ancre, soit le site est protégé et donc on ne peut pas accoster. Il faut dire aussi que tout le monde est moyennement motivé vu le temps à l’extérieur (Steph a attrapé la grippe et reste en chambre toute la journée ...). Décision est prise d’annuler cette dernière sortie et de profiter de commencer notre traversée du Drake avant la tempête qui s’annonce. Le capitaine, l’extraordinaire Oleg, met les gaz et contourne par le nord pour nous éviter de nous faire méchamment secouer. MERCI Capt’aine 👍🏻👍🏻 Du coup on prend nos médocs et sommes à nouveau un peu dans les vapes. On va tous faire des super siestes 🤣🤣 Le soir, après un bon grog au rhum, Bison participe aux enchères en faveur des manchots et acquiert de haute lutte un bouteille de 75cl de ... glace fondue récoltée au Sud du cercle polaire, l’eau douce la plus pure du monde ...