Dimanche, après une nuit tranquille, mais pas complètement réparatrice, nous sommes encore fatigués et nous nous rendons compte que digérer l’altitude n’est pas une mince affaire ! Nous reprenons tout de même la route, enfin la piste ... 🥴🥴 pour entrer sur le Salar de Uyuni. Il s’agit en fait du fond des océans avant la formation de la Cordillère des Andes (il y a très longtemps donc ...). Une fois remontés à plus de 4’000m sous l’effet de la poussée des plaques tectoniques, ces bas-fonds devenus hauts plateaux étaient tout d’abord recouverts d’un immense lac préhistorique (légèrement salé) qui s’étendait du lac Titicaca actuel jusqu’au Salar d’Uyuni. Avec le temps, l’eau et les glaciers se sont retirés, laissant ces immenses étendues plates recouvertes de sel. L’épaisseur de ce dernier est de presque 100m et continue de grandir sous l’effet des pluies et de la cristallisation (fin du petit cours de géographie ...).

Une journée calme physiquement, mais intense pour les yeux et la tête, c’est juste complètement fou ! Une immense surface lisse et dure comme du roc de 12’000 km2 de sel brillant sous le soleil des Andes. Perché à 3850 mètres d’altitude, c’est le plus vaste et le plus haut désert de sel du monde, qui s’étire au cœur des hauts plateaux boliviens, avoisinant les volcans millénaires. C’est beau à hurler ou à nous laisser bouche bée ...

La superficie du Salar recouverte par le sel représente deux départements français (12’500km2).

C’est blanc à perte de vue, avec parfois de l’eau en surface, cela ressemble tantôt à une plage d’une île paradisiaque, ...

... tantôt à une étendue gigantesque de glace en antarctique, ...

... il ne manque que les manchots !

Nous visitons l’ile Incahuasi, qui durant dix ans à hébergé le seul homme à vivre sur le Salar, Alfredo Ticona, qui d’ailleurs y vit encore. Malheureusement, il n’etait pas là lors de notre passage, sa maison étant fermée avec un simple cadenas 😉 Cette île abrite par ailleurs des centaines de cactus géants, complètement décalé ! Il semble que ce soit les Incas qui les ont plantés afin de disposer d’eau et de nourriture lors de leurs traversées de ces contrées vers le Chili et l’Argentine. Quand on sait que ces cactus poussent à raison d’un cm par année ...

Santos nous propose de pique-niquer au bord de l’île et du Salar, sur des tables faites en blocs sel. On est vraiment dans un autre monde. Puis nous partons en direction de l’île Poisson où notre chauffeur nous dépose et nous laisse nous balader seuls sur cette immense étendue de sel.

C’est une expérience assez déroutante. Jamais nous ne nous sommes baladés ainsi, ne voyant rien venir à l’horizon si ce n’est notre véhicule arrêté au loin. Du blanc, du blanc, encore du blanc, rien que du blanc. On a même tendance à oublier que nous marchons sur du sel et pas de la neige ni de la glace. D’ailleurs, nous avons à chaque fois l’impression que nous allons glisser.

On rejoint notre 4x4 et prenons la direction 😉 (heu... impossible de savoir de quel côté partir et où aller, heureusement que Santos connaît le Salar comme sa poche) ... du village de Tahua, sur les bords du Salar où nous rejoignons notre hôtel construit tout en blocs de sel. C’est super joli et tellement improbable de trouver une telle construction au milieu de nulle part.

Avant le repas du soir, Santos nous organise un apéritif coucher de soleil sur le Salar ! C’est absolument grandiose, nous sommes les 5 seuls au monde, avec de la musique, et profitons de ce spectacle si unique. Un grand moment privilégié que nous n’oublierons jamais, tellement indescriptible que les mots nous manquent. Sincèrement, je crois que les images de cette journée hors réalité, de ce coucher de soleil hors du temps, parlent d’elles-mêmes.

Lundi, on peut presque dire que nous avons eu droit à une grasse matinée. Petit déjeuner à 8h ... Après nos émotions et nos exploits des jours précédents, nous avons demandé à Santos une journée plus tranquille. Du coup, il nous a quelque peu changé le programme. Nous quittons le Salar aujourd’hui en direction de Uyuni où nous attend un vol pour La Paz. Mais avant cela, nous longeons le Salar, traversons un village presque abandonné, puis nous arrêtons pour visiter un petit musée sur des anciens outils, ustensiles, etc ... On s'arrête une nouvelle fois dans la pente d’un volcan pour aller visiter une petite grotte qui contient les corps pétrifiés d’une famille victime de l'éruption du volcan 600 ans plus tôt. C’est très impressionnant. En sortant, nous profitons de notre point de vue en hauteur pour admirer le Salar encore une fois. On ne s’en lasse pas, puis nous redescendons et allons pique-niquer dans un pré au bord du Salar, en compagnie d’un troupeau de lamas. Santos nous a préparé le repas ce matin avec l’aide d’une dame au village (pâtes, tranche panée, légumes et salade, c’est top). 13h, il est l’heure de prendre la route. Nous traversons à nouveau cette immensité immaculée en direction de la ville d’Uyuni (horrible ville sans aucun charme aux rues non goudronnées poussiéreuses). On s'arrête une dernière fois pour fouler le sol de cette endroit mythique, toucher des cristaux de sel et lui faire nos adieux. Arrivés à Uyuni, on accompagne Santos pour laver sa voiture qui en a vraiment bien besoin et après nous allons au centre ville. Steph se trouve un joli bonnet bolivien, fait main par une dame sur le trottoir. On fait une pause dans un petit café et on va encore voir le cimetière de locomotives, de vieilles locos abandonnées et toutes rouillées. Il est l’heure de nous quitter. Santos nous dépose à l’aéroport et nous accompagne pour être certain que tout est en ordre. Nous sommes tous émus de nous quitter après ces 5 jours passés ensemble. Lulu est tout triste en regardant Santos s’éloigner et nous aussi d’ailleurs. C’est difficile de laisser quelqu’un d’un côté de la planète sachant que tu ne le reverras certainement jamais. Embarquement, c’est parti ... en route Lulu ... 45 minutes de vol et nous voilà déjà à La Paz, où l’on nous attend pour nos déposer à notre hôtel, charmant, en plein centre.