Jeudi, comme à notre habitude on ne traîne pas, ou plutôt comme dirait Philippe, on ne « chill » pas. Notre chaperon et son acolyte sont là et nous attendent pour nous faire découvrir la vallée sacrée, paradis au pied des montagnes enneigées. Il se dégage de cet endroit une énergie particulière, entre une douceur de vivre et un relief saisissant, entre un passé grandiose et un présent rude, rural et coloré. Ces habitants sont des paysans aux journées éreintantes, menant une vie de durs labeurs, mais toujours vêtus d'étoffes colorées.

Nous partons à la découverte du site de Pisaq, quelques kilomètres en-dessus de la vallée, haut perché dans la montagne et s’étendant sur une crête de plus de 2 km de long qui offre une vue d’aigle sur la vallée. Jusque-là le plus impressionnant que nous ayons vu.


Le tout suspendu sur les terrasses qui suivent avec grâce l’arrondi de la montagne, au-dessus de la Vallée Sacrée, avec une vue impressionnante de la région. Nous profitons de faire une balade pour redescendre par un très joli sentier inca de plus de mille marches de pierre ... 😅 utilisé à l’époque par les prêtres pour se rendre à la rivière sacrée. Lors de cette marche d’une heure trente environ, selon notre guide 🥴 (en réalité plus de 2heures 🤣🤣), le panorama est somptueux.

Le sentier débouche, enfin, 🤣🤣 sur la Plaza de Armas de Pisaq, au milieu du marché ancestral. Nous déjeunons un peu plus loin à la Hacienda Orihuela. La maison contient une collection de céramiques, de peintures, d’armes, de photographies, de vases ainsi que de petites figurines et de taureaux en céramique. Autrefois, les habitants faisaient des offrandes à la terre, la Pachamama, souvent des vases en forme de camélidés.

Après l’arrivée et l’invasion des Conquistadors, la forme changea et les récipients devinrent des taureaux, avec ainsi plus de force et de caractère. Après notre lunch, nous sommes attendus pour une petite randonnée équestre sur des Pasos péruviens. Nous parcourons un village et la campagne où les fermiers sont occupés à cultiver le maïs.

Rien à voir avec nos randonnées argentines, ni avec les chevaux de l’Estancia à Corrientes. Les chevaux sont beaucoup plus nerveux ... nous ne sommes pas très rassurés, surtout lorsque le mien rue sur celui de Philippe derrière moi 🤪🥵🥵 puis celui de Steph sur moi. Il semble qu’il ne supporte pas qu’un autre cheval veuille passer devant lui. Bref, nous sommes assez contents lorsque nous arrivons à nouveau à la hacienda et que nous descendons de nos canassons, tous sains et saufs ! 😅😅 En fin d’après-midi, on s’offre un petit jacuzzi en famille ! Un petit moment de bonheur tout simple.

Vendredi, nous continuons notre découverte de la vallée sacrée. Alvaro nous emmène à Moray, sur un site inca nous révélant son amphithéâtre enfoncé, formé par quatre terrasses ou andenes circulaires qui semblent disparaître à l’intérieur des hauts plateaux, à la façon d’un cratère artificiel. Tout porte à croire que ce lieu était consacré à l’expérimentation de cultures dans les différents niveaux de hauteur de ses parcelles. Nous faisons le tour de cet amphithéâtre, un endroit emprunt d’une atmosphère spéciale.

Puis nous continuons notre journée en descendant par un inca trail aux salines de Maras. Contrairement à ce qu’on s’imaginait, celles-ci sont à l’extérieur à ciel ouvert.

Elles sont situées à flan de vallon et ressemblent fortement à des rizières. Il y en a plus de 4000 qui appartiennent toutes à des familles, à raison d’une ou de plusieurs parcelles par famille. Elles sont irriguées par une source d’eau chaude salée. Le spectacle est saisissant, c’est une palette de couleur allant du brun au blanc que nous avons sous nos yeux.

L’exploitation de sel date de l’époque pré-incas et est toujours en fonction aujourd’hui. Les locaux portent encore à dos d’homme les énormes sacs de sel pour les vendre sur les marches de la région. RESPECT !

Nous n’avons pas fini notre journée. Il est l’heure du lunch, Alvaro et son agence nous ont organisé un pique-nique sous tente au milieu d’un champ. Mais avant ça, nous allons participer à la cérémonie de la Pachamama, représentant la Terre Mère. Jusque-là, nous n’avions pas deviné que nous allions être acteur et non pas spectateur. Mais lorsque Alvaro nous a présenté le Chaman et que nous nous sommes retrouvés tous les quatre devant lui, cela nous a paru clair !

Alvaro nous présente et nous explique que les peuples Aymara et Quechua ainsi que la communauté Qeros, qui sont les descendants directs des incas, pratiquent toujours certains cultes issus de la culture andine et inca, comme la cérémonie d’offrandes à la Pachamama, la terre nourricière.

Elle symbolise la fertilité et l’abondance. Aujourd’hui, ils l’invoquent pour toute sorte de choses, elle est au cœur de la vie andine. Souvent avant de boire un verre d’alcool, il est de coutume de verser quelques gouttes sur le sol pour nourrir la Pachamama. Nous concernant, nous avons vécu un moment spirituel très fort. La musique produite par un coquillage nous a pénétrés le corps et nous a fait frissonner.

Un moment que personnellement je ne pourrais pas oublier, très touchée par ce chaman et cette cérémonie. Cela m’a fait vibrer intérieurement et un peu perturbé. Après ces émotions très fortes, nous sommes accueillis par le cuisiner qui nous offre un repas excellent, fait avec de tout petits moyens.